Grès ? Argile ? Faïence ? Céramique ? Poterie ? Pas toujours simple de s’y retrouver ! Je vous propose donc un peu de théorie.

Céramique et poterie

Le mot « poterie » est utilisé pour parler d’un pot ou de tout autre objet utilitaire en argile. Il désigne aussi la fabrication de cet objet.

« Céramique » vient du grec ancien « keramos » qui signifie « argile ». C’est un terme plus générique qui désigne l’ensemble des objets fabriqués en terre argileuse et qui ont subi une transformation irréversible au cours d’une cuisson à température plus ou moins élevée. Les poteries donc, mais aussi les sculptures, bijoux, briques, tuiles…

 

Si vous souhaitez en apprendre plus sur l’origine des argiles, vous pouvez consulter cet article de la potière Véronique Bélier.

Faïence, grès, porcelaine…

La céramique c’est donc la transformation de l’argile. Mais il existe une grande diversité d’argiles, plus ou moins pures, avec des propriétés variées. On distingue tout de même deux grandes familles : les argiles de basse température et haute température.

  • Les céramiques de basse température : couleurs vives et légèreté

Basse température, c’est une façon de parler ! Ces terres sont cuites entre 900 et 1100°C selon leur composition. Au-delà, elles se déforment et peuvent même fondre. Ce sont les terres cuites des tuiles ou pots de fleurs, les faïences décorées, les terres vernissées ou sigillées, la plupart des pièces en raku…

Ces pièces sont légères, peu denses et plus fragiles que les céramiques de haute température. Généralement, elles restent légèrement poreuses même recouvertes d’un émail. Cette porosité peut être un avantage (comme pour les oyas) ou un inconvénient. Les vases par exemple peuvent suinter un peu et ces objets supportent très mal le passage au four à micro-ondes. Les céramiques de basse température sont souvent plus colorées que celles cuites à des températures plus élevées.

  • Les céramiques de haute température : solidité et étanchéité

Le grès (mon préféré !) a une composition un peu différente, tout comme la porcelaine, reconnaissable à sa blancheur et sa légère translucidité lorsqu’elle est fine. Cette composition permet de les cuire entre 1200 et 1400°C selon les terres. A ces températures, la pâte est vitrifiée dans la masse et donc imperméable, même sans émail. Ce sont des matériaux plus denses que la faïence, donc plus lourds mais aussi bien plus solides. Ils sont idéaux pour fabriquer une vaisselle qui résistera à une utilisation quotidienne. Il y a moins de couleurs vives en grès car certaines couleurs ne supportent pas bien de telles températures.

Plat en porcelaine (Valérie Radix, Atelier Vitalis)

La merveilleuse diversité de la céramique

Couleurs, textures, caractéristiques techniques… même au sein d’une de ces grandes catégories, chaque argile a ses particularités. Chaque potier choisira une ou des terres en fonction du résultat esthétique et technique recherché, de sa préférence lors du façonnage pour une argile plutôt que pour une autre, de ses connaissances techniques…

J’aime beaucoup le grès, ses qualités pour le tournage, sa solidité après la cuisson et la richesse de ses émaux de haute température. Mais chaque spécialité permet de belles découvertes et la diversité des techniques ajoute à la richesse de cet artisanat. C’est une question de goûts, alors à vous de choisir !