Comment une boule d’argile devient-elle une poterie étanche et colorée ? Dans mon atelier, voilà comment ça se passe.
Je façonne chaque pièce à la main, le plus souvent au tour de potier. C’est une étape très importante bien sûr, puisqu’elle détermine la forme des poteries. Mais c’est en fait une toute petite partie du travail de fabrication.
Une fois les pots un peu raffermis, en général le lendemain du tournage, j’affine la forme et je dessine le pied, grâce à différents outils (mirette, tournasin, estèque souple…) C’est aussi à ce moment-là que je pose l’anse d’une tasse, le bec d’une théière, le bouton d’un couvercle…
Après un séchage lent (de 1 à 3 semaines) et une première cuisson à 950°C, les poteries sont prêtes à être émaillées.
Il faut alors les tremper une à une dans un bain d’émail, mélange d’eau et de minéraux. Une nouvelle cuisson d’une dizaine d’heures jusqu’à 1260°C transformera ce mélange en une glaçure colorée. Les différents émaux utilisés à l’atelier sont élaborés sur place grâce à des matières premières naturelles : kaolin, quartz, craie, talc…
Les couleurs d’une pièce dépendent de la terre et des émaux employés, mais aussi de la durée de la cuisson, du four utilisé (électrique, à gaz, à bois… ), de la quantité d’air que le potier laisse entrer dans le four au cours de la cuisson…
Autant d’éléments qui font d’une céramique artisanale un objet exceptionnel.